Dernière mise à jour le 6 juin 2022
ARTICLE INVITÉ – L’assurance vie permet à une personne d’assurer le futur de ses proches et de protéger son patrimoine en cas de décès. Concrètement, un contrat d’assurance vie (police) lie un individu et une compagnie d’assurance. Ce contrat stipule qu’au décès de l’individu en question (l’assuré), la compagnie (l’assureur) remettra une certaine somme d’argent au(x) bénéficiaire(s), soit le ou les individu(s) que l’assuré aura désignés dans son contrat. Le montant que l’assuré paie pour sa couverture s’appelle la prime d’assurance.
À quoi sert l’assurance vie?
À votre décès, cette somme d’argent pourra servir à différentes choses : payer vos frais funéraires, payer l’impôt que vous devez (eh oui! même dans la mort, le fisc vient réclamer sa part…), payer vos dettes (cartes de crédit, marges, hypothèque, etc.), payer les nouveaux frais engendrés par votre décès (par exemple, si votre conjoint(e) doit s’absenter de son travail pour vivre son deuil) ou, tout simplement, afin de maintenir le niveau de vie de vos « survivants » (par exemple, le (la) conjoint(e) et le(s) enfant(s)). Il va donc sans dire qu’il s’agit d’une composante essentielle de la planification financière et, plus généralement, du patrimoine.
Bénéficiaire révocable ou irrévocable?
Un bénéficiaire doit être désigné comme révocable ou irrévocable. Un bénéficiaire révocable peut être retiré du contrat en tout temps. Du vivant de l’assuré, le bénéficiaire révocable n’a aucun droit sur les sommes dues ou sur les valeurs du contrat. Un bénéficiaire irrévocable, quant à lui, ne peut être retiré du contrat que s’il y consent. De plus, un bénéficiaire irrévocable a des droits sur les valeurs du contrat (voir plus loin dans l’article). En d’autres termes, l’assuré ne peut modifier le contrat (recevoir une avance sur contrat, racheter le contrat contre sa valeur de rachat, céder le contrat à un tiers), à moins que le bénéficiaire irrévocable y consente. C’est donc une décision à prendre après mûre réflexion.
Types d’assurance vie
Il existe 3 grands types d’assurance vie : temporaire, entière et universelle.
Assurance vie temporaire
L’assurance vie temporaire vous couvre pour une période de temps déterminée, par exemple 10, 20 ou 30 ans. Ainsi, à la fin de cette période, votre contrat prend fin et vous n’avez plus d’assurance vie. Par contre, la plupart de ces contrats sont renouvelables à l’échéance, sans que l’assuré n’ait à fournir une nouvelle preuve de bonne santé. Par contre, la prime demandée augmente avec l’âge, à chaque renouvellement.
Aussi, plus on souscrit tard dans sa vie, plus le contrat coûtera cher. C’est logique : plus on vieillit, plus notre espérance de vie diminue et donc, plus on représente un risque important pour l’assureur.
De plus, on peut s’assurer pour quelques dizaines de milliers de dollars (ex. : 50 000 $, uniquement de quoi payer les frais funéraires, le notaire et les impôts dus, mais sans en laisser vraiment à nos héritiers), ou pour quelques millions, à notre convenance.
Évidemment, plus notre couverture est importante, plus l’assurance coûte cher. Ceci dit, l’assurance vie temporaire est généralement la moins dispendieuse et la plus simple. Tu meurs, l’assureur paie; tu ne meurs pas, l’assureur empoche toutes les primes que tu as payées! L’assurance vie temporaire ne comporte aucun volet « épargne ».
Assurance vie entière
L’assurance vie entière couvre l’assuré pendant toute sa vie, que l’on meure à 30 ans ou à 130 ans… Donc, tant que l’assuré ne résilie pas le contrat, ce dernier le protège.
Évidemment, comme l’assureur, avec une assurance vie entière, est sûr de devoir vous payer un montant à un moment donné, cette assurance vie est plus dispendieuse que l’assurance vie temporaire.
Certains contrats ont des clauses qui font que vous ne paierez pas cette assurance pendant l’entièreté de votre vie par contre, ce qui fait de ce produit quelque chose de déjà plus intéressant. Vous payez la prime pendant, disons 15 ans, et après 15 ans, tadam! Vous continuez d’être couvert, mais n’avez plus rien à payer. L’assureur fait son argent, pour sa part, en investissant les primes que vous lui payez, combiné à la masse de tous ses assurés (tout le monde ne mourra pas en même temps, les calculs actuariels en tiennent compte).
Assurance vie universelle
Enfin, l’assurance vie universelle est à la fois un produit d’assurance vie, mais également un véhicule de placement. D’où son intérêt pour les individus sans dettes, dont les CELI, REER, REEE et compagnie sont tout plafonné. C’est personnellement mon cas. Ainsi, au lieu d’investir tout l’excédent de mes épargnes dans un véhicule non enregistré, où l’impôt viendra gruger jusqu’à 52 % de mes intérêts de placement et dividendes à cause de mes revenus élevés, j’ai choisi d’intégrer l’assurance vie universelle dans ma stratégie. Voici comment ça fonctionne.
Prime : assurance vie et compte d’épargne
La prime payée sert à couvrir la portion assurance vie, mais une portion de cette prime est également investie dans un compte d’épargne placement géré par l’assureur. Ainsi, vous payez des primes plus importantes que le coût réel de l’assurance, afin de faire fructifier une portion de ces sommes à l’abri de l’impôt (en fait, pas complètement à l’abri de l’impôt, puisque l’assureur doit payer 15 % d’impôt sur les revenus de placement générés dans la police; ces sommes sont généralement intégrées dans la police dans les frais facturés au client).
Comme dans l’assurance vie entière, les primes payées dans la plupart des contrats d’assurance vie universelle ne le sont que pour quelques années (ex. : 10, 15 ou 20 ans), après quoi vous continuez d’être couvert, mais ne payez plus de prime.
Valeur de rachat
De plus, ces contrats accumulent de la valeur avec le temps. On appelle cela des valeurs de rachat. Selon votre contrat, après un certain laps de temps, vous pourrez toucher une partie de la valeur de rachat de votre contrat, généralement libre d’impôt (sous certaines conditions).
Dans ce scénario, le contrat continue d’être en vigueur, vous continuez d’être couvert, mais, d’une certaine manière, vous empruntez à vous-mêmes une portion de la valeur de votre contrat.
Le montant que vous percevrez sera simplement déduit du capital-décès que l’assureur paiera à votre (vos) bénéficiaire(s), à votre mort. Une assurance vie universelle vous permet donc, si vous le désirez, de revoir une partie de l’argent que vous y avez mis.
Les valeurs de rachat peuvent être garanties ou non garanties. De plus, avec certains contrats, le capital-décès peut également croître avec le temps.
Capital-décès
Il va sans dire que ces polices sont beaucoup plus coûteuses que les polices plus « traditionnelles » (d’un ordre de grandeur de 100 : 1). Par contre, avec les valeurs accumulées, la police peut générer un capital-décès 2 à 3 fois plus important que le montant de votre couverture de base (ex. : vous êtes couvert pour 500 000 $, mais après 30 ans de couverture, la police vous couvre pour 1 500 000 $).
Pour vous donner une meilleure idée, voici un tableau des valeurs de rachat d’un contrat d’assurance vie universelle :
Note
Cet article a été écrit par Yann, un lecteur de mon blogue. Il explique ce qu’est l’assurance vie, les différents types d’assurance vie (temporaire vs entière vs universelle), les primes, etc.
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Bel article, bien détaillé! J’ai eu la chance que mes parents m’aient payé une assurance vie permanente lorsque j’étais bébé. Je fais la même chose pour mes enfants mais en plus c’est une assurance vie universelle donc la valeur augmente. La valeur à leur age adulte fera qu’ils n’auront probablement pas besoin de vraiment beaucoup d’autres assurances puisque l’augmentation de la valeur aura compensé pour l’inflation et pour couvrir leur niveau de vie à l’age adulte. Ca coute seulement 30$ par mois (pour 20 ans). Ca vaut la peine et c’est un beau cadeau à leur faire. De plus, ça protège leur assurabilité car s’ils ont des maladies qui font qu’ils ne sont plus assurable, ils auront au moins cette assurance.
Bonjour Crevette ! Tout à fait d’accord avec toi, j’ai fait la même chose avec mon enfant. De plus, je contribue plus que le montant d’assurance « de base », afin de maximiser l’épargne accumulée. Et merci pour le compliment !
Bonjour Crevette nordique !
Puis-je vous demander avec quelle compagnie d’assurance vous avez prise pour l’assurance vie universelle de votre enfant ?
Et quel est le montant du capital de l’assurance à la mort ?
Je songe en trouver une pour ma petite fille de 1 an ? Merci !
Merci Yann pour cet excellent article sur l’assurance vie!
Il y a plusieurs années, ma femme et moi avions optés pour une assurance vie temporaire. C’est ce que notre conseiller nous avait recommandé à ce moment, selon nos besoins et objectifs financiers. Cela dit, je ne comprends pas pourquoi l’assurance vie universelle ne nous a pas été recommandé… Nos besoins en assurances sont couverts, mais nos comptes enregistrés sont maximisés et nous n’avons pas de dettes. Donc, nous investissons dans un compte non enregistré et payons beaucoup d’impôts sur notre rendement…
Pourrais-tu élaborer davantage sur ceci :
« Selon votre contrat, après un certain laps de temps, vous pourrez toucher une partie de la valeur de rachat de votre contrat, généralement libre d’impôt (sous certaines conditions). »
Merci,
R101
Hello R101,
En fait, comme la valeur de rachat s’accumule avec le temps, il devient intéressant de racheter le contrat, généralement, après au moins 15-20 ans. Comme le graphique le démontre, on peut récupérer les primes investies, sans rendement, après 13-14 ans (valeurs non garanties). Par contre, et c’est là où je ne peux pas trop élaborer, parce que je ne suis pas représentant en assurances, mais on m’a expliqué qu’il existe un calcul à effectuer, si on veut racheter une partie ou la totalité du contrat, afin de voir si ce montant sera imposé ou non. Ce calcul tient compte de la valeur de rachat du contrat et du temps écoulé, entre autres. Je ne peux malheureusement être plus précis. Ce genre de discussion, de toute façon, doit clairement être entreprise avec son conseiller, dans une optique globale de gestion de patrimoine. Et ça peut peut-être varier d’un contrat à l’autre…
Merci pour les précisions. Je vais prendre rendez-vous avec ma conseillère en assurances pour avoir plus d’explications.
Très intéressant. Je dois avouer que je n’y connaissais absolument rien dans le domaine et principalement des différentes options.
Un peu comme R101, j’ai une assurance-vie temporaire faute de connaissance ainsi que de suggestion de notre conseiller… En lisant l’article, je dois avouer que j’ai de la misère à comprendre…
Merci encore!
« En lisant l’article, je dois avouer que j’ai de la misère à comprendre… »
Bonjour LP,
C’est quelle(s) section(s) que tu as de la misère à comprendre? Yann pourra probablement répondre à tes questions…
Au plaisir,
R101
…de la misère à comprendre pourquoi mon conseiller ne m’a pas proposé les autres alternatives!
Oups… désolé. J’avais mal compris le commentaire initial.
Pas de problème. J’avoue que ça pouvait porter à confusion. Merci d’avoir voulu m’aider!
Malheureusement, « plusieurs conseillers » ne s’y connaissent pas vraiment plus que nous. Lorsque j’ai pris mon contrat d’assurance, j’étais « jeune », je n’y connaissais rien et j’ai fait confiance au « conseiller » (que je qualifie plutôt de « vendeur »). Une dizaine d’années plus tard, voulant comprendre un peu plus et ayant fait mes devoirs de façon autodidacte, j’ai posé des questions précises en lien avec mon contrat et je n’ai eu seulement que des réponses évasives. J’ai déjà aussi assisté une bonne dizaine de fois à des rencontres de conseillers en services financiers et j’étais souvent stupéfaite par les questions posées par certains conseillers qui exerçaient pourtant depuis plusieurs années. Sans doute que ces mêmes « conseillers » « vendent » toujours la même chose à leurs clients, peu importe leur profil…
Bonjour Sophie,
Bienvenue sur mon blogue et merci pour ce premier commentaire.
Vous avez malheureusement raison. Il existe plusieurs « conseillers financiers » comme ceux que vous décrivez. Par contre, ils ne sont pas tous des « vendeurs ». La plupart des conseillers financiers indépendants (pas ceux de votre institution financière) font une évaluation de votre situation et une planification globale incluant placements/investissements, assurances, succession, etc.
Au plaisir d’échanger avec vous.
R101
merci pour l’article, tres instructif, toujours interessant a lire
Merci Jean.
Bonjour,
Je comprends la différence entre le bénéficiaire révocable ou irrévocable, mais puvez-vous m’expliquer dans quelle situation c’est avantageux d’avoir un bénéficiaire irrévocable ?
Bonjour Bruno,
Bienvenue sur mon blogue et merci pour ce premier commentaire 🙂
Il n’y a aucun avantage d’avoir un bénéficiaire « irrévocable » au lieu de « révocable ». Au contraire 🙂
Sachez que le Québec est différent des autres provinces dans ce domaine. Car dans certaines provinces, il n’est pas possible de mettre un bénéficiaire « révocable »…
Au plaisir d’échanger avec vous.
R101
Bonjour Ian,
Ça serait bien d’ajouter: La police d’assurance au 2e décès.
Mes parents ont cette option. Lorsque les deux seront décédés, nous recevront la prime, qui aidera à payer l’impôt à payer sur l’ensemble du portefeuille.
Leur prime est élevée environ 7000$ par an, mais leurs primes seront toujours plus basse et de loin que le 300 000$ sans impôt qu’on recevra. Comme toute police c’est avantageux de la prendre plutôt dans la vie. S’il y a divorce je présume que les 2 s’entendent pour continuer de la payer.
Olivier
Montréal
Merci pour ces informations, Olivier. Je vais les faire parvenir.
Bon weekend,
R101