Dans cet article, je vais expliquer ce que représente la « saison REER » pour une personne comme moi qui vise à atteindre l’indépendance financière jeune. Je vous rappelle que ma femme et moi avons comme objectif d’atteindre l’indépendance financière à 45 ans ou avant (plus d’informations ici). Mais d’abord, je vais faire un petit rappel sur ce qu’est le REER et ce qu’est la « saison REER » pour la majorité des personnes.
Qu’est-ce qu’est le REER?
Le Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est un fond utilisé au Canada pour épargner au cours de sa vie professionnelle dans le but de compléter les revenus de retraite reçu par l’état (RRQ/RPC). Les cotisations versées au REER sont utilisées pour réduire votre impôt. De plus, tous les revenus accumulés dans le REER sont exempts d’impôts tant et aussi longtemps que ces fonds demeurent dans le REER. Cela dit, vous devez payer de l’impôt lorsque ces fonds sont retirés du REER à la retraite. C’est ce qu’on appelle un compte « différé d’impôt », par opposition à un compte « libre d’impôt ». Généralement, le taux d’imposition à la retraite est inférieur au taux d’imposition lors de la vie active, ce qui est donc c’est très avantageux pour celui qui cotise au REER.
Types de placements
Le REER n’est pas un investissement, mais plutôt un compte dans lequel vous achetez des placements. Il est possible d’y investir presque tous les types de placement : certificats de placement garanti (CPG), dépôts à terme, actions, obligations de gouvernement ou d’entreprise, fonds communs de placement, fonds négociés en bourse (FNB), etc.
Droits de cotisations
La limite de cotisation annuelle au REER équivaut à 18 % du revenu l’année précédente, jusqu’à un maximum de 26 230 $ (pour 2018). Si vous n’utilisez pas la totalité de vos droits de cotisations, ceux-ci sont reportables dans les années suivantes. Prenons l’exemple d’une personne qui a des droits de cotisation pour l’année courante de 5 000 $. Si cette personne verse seulement 1 000 $ en cotisation REER, elle lui reste donc 4 000 $ de droits inutilisés. Cette personne pourra cotiser ce 4 000 $ de droits inutilisés dans le futur. Pour connaître vos droits de cotisations au REER, vous pouvez regarder l’avis de cotisation envoyé par l’Agence de revenu du Canada (ARC).
Il est possible de cotiser toute l’année au REER. De plus, les cotisations versées dans les 60 premiers jours de l’année suivante peuvent être utilisées dans la déclaration de revenus de l’année précédente. Par exemple, les cotisations versées entre le 1er janvier 2018 et le 1er mars 2018 peuvent être utilisées dans la déclaration de revenus de l’année 2017, en plus des cotisations versées durant l’année 2017.
Avantages du REER
Il y a beaucoup d’autres avantages à cotiser au REER. Comme mentionné précédemment, les cotisations versées au REER diminuent le revenu imposable. En diminuant votre revenu imposable, vos crédits et allocations des deux paliers de gouvernement seront bonifiés. Vous aurez même accès à des programmes sociaux dont vous n’aviez pas accès auparavant. Je pense notamment au crédit pour la solidarité (Québec), au crédit de TPS (Canada), à l’allocation canadienne pour enfants (ACE), au montant du soutien à la famille au Québec. De plus, vos frais de service de garde en milieu subventionné (Québec) vont diminuer.
Le REER peut aussi être utilisé sans impact fiscal pour l’achat d’une première maison (RAP) ou pour financer un retour aux études (REEP), pourvu que les fonds soient remboursés dans le REER dans les années suivantes (15 ans pour le RAP et 10 ans pour le REEP). Mais, n’oubliez pas que le but ultime du REER est d’avoir des revenus à la retraite.
Qu’est-ce que la « saison REER » signifie pour la majorité des personnes?
Vous avez probablement entendu cette expression ou vu une publicité à cet effet. Bien que je déteste cette expression, je l’utilise moi-même dans plusieurs de mes articles. Mais, qu’est-ce que la « saison REER » signifie?
Comme expliqué précédemment, les cotisations versées dans les 60 premiers jours de l’année peuvent être utilisées dans la déclaration de revenus de l’année précédente. Par exemple, les cotisations versées entre le 1er janvier 2018 et le 1er mars 2018 peuvent être utilisées dans la déclaration de revenus de l’année 2017, en plus des cotisations versées durant l’année 2017. Ces cotisations de « dernière minute » sont utilisées entre autres pour réduire l’impôt sur le revenu.
La « saison REER » est donc associée au mois de février, car la date limite pour cotiser au REER pour l’année d’imposition précédente est la fin du mois de février (si c’est une année bissextile) ou début mars. Cette année, la date limite de cotisation au REER est le 1er mars 2018.
Compte à rebours
La « saison REER » est donc un compte à rebours pour verser une cotisation REER qui sera utilisée dans la déclaration de revenus de l’année précédente et ainsi pour réduire l’impôt sur le revenu. C’est une période chaotique autant pour les épargnants que pour les employés des institutions financières.
La majorité des personnes prendront un rendez-vous de dernière minute avec leur conseiller financier de leur institution financière. Ce dernier choisira hâtivement des fonds communs de placement pour vous, sans vraiment tenir compte de vos besoins et de vos objectifs.
Vous vous retrouverez peut-être avec un REER investi dans un certificat de placement garanti (à lire « certificat de pauvreté garantie ») sans possibilité d’avoir au capital ni aux intérêts avant x années.
Cotisations ponctuelles vs Cotisations périodiques
Mais, pourquoi attendre à la date limite pour verser une cotisation REER? Pourquoi ne pas cotiser toute l’année? Étant donné que la moitié des Québécois ne cotisent pas au REER ni au CELI (source), je recommande de mettre en place un prélèvement automatique le jour de la paie pour faire une cotisation REER. C’est simple et c’est moins risqué que de faire une cotisation majeure de dernière minute pendant la « saison REER ».
Qu’est-ce que la « saison REER » représente pour une personne qui vise l’indépendance financière jeune?
Pour une personne comme moi qui vise à atteindre l’indépendance financière jeune, les comptes libres d’impôt (CELI) et les comptes différés d’impôt (REER) sont au cœur de la stratégie. Personnellement, je cotise toute l’année à ces comptes et mon but est de les maximiser. En d’autres mots, mon but est d’utiliser tous mes droits de cotisation.
Cotisations au REER vs Droits de cotisations
Étant donné que je cotise toute l’année au REER, qu’est-ce que la « saison REER » représente pour moi? La « saison REER » est toujours utile, mais elle n’est pas une période chaotique comme pour ceux qui attendent à la dernière minute pour cotiser au REER. La « saison REER » pour moi est de vérifier que j’ai utilisé TOUS mes droits de cotisation de l’année précédente. Dans le cas contraire, je verse une cotisation ponctuelle à mon REER.
J’attends donc de recevoir mes relevés de cotisations de l’institution financière dans laquelle je détiens un compte REER. Ces relevés arrivent généralement au début de février. De plus, j’estime les versements qui seront effectués automatiquement dans mon REER au cours des 60 premiers jours de l’année (versements automatiques). J’additionne les cotisations sur mes relevés avec mon estimation des versements des 60 premiers jours de l’année et je compare ce montant avec la limite de cotisation annuelle envoyée par l’ARC. L’écart entre les deux (le cas échéant) sera le montant de la cotisation ponctuelle que je vais effectuer au REER pendant la soi-disant « saison REER ».
Exemple – Cotisation ponctuelle au REER
Par exemple, pour l’année d’imposition 2017, j’avais un écart de 4 000 $ entre mes cotisations et ma limite de cotisation annuelle. J’ai donc programmé une cotisation ponctuelle de 4 000 $ qui a été versée à mon compte REER avant la date limite du 1er mars 2018. Cet écart est dû à deux raisons. Premièrement, je ne cotise pas 18 % de mes paies à mon REER, car je me garde une marge de manoeuvre. Deuxièmement, mon bonus annuel a été beaucoup plus élevé qu’à l’habitude, ce qui a comme impact d’avoir augmenté mon revenu imposable et ainsi ma limite de cotisation annuelle au REER.
Pour plusieurs personnes, faire une cotisation « supplémentaire » de 4 000 $ semble difficile, voire impossible. D’autant plus qu’en début d’année, plusieurs personnes ont de la difficulté à rembourser leurs dépenses du temps des Fêtes.
Mais, d’où vient ce 4 000 $? Tout est dans la planification! Je sais d’avance qu’il y aura un écart, car comme mentionné précédemment, mon bonus annuel est variable (il est en lien avec ma performance individuelle et avec la performance de ma compagnie) et je ne cotise pas 18 % de mes paies à mon REER. Je planifie mon budget en conséquence.
De plus, lorsque je reçois mon bonus annuel, je ne vais pas m’acheter une nouvelle télévision 4K ou un nouveau iPhone X. Je ne vais pas non plus passer une semaine dans un tout-inclus à Punta Cana. Au lieu de consommer, j’épargne ce montant. Je peux l’utiliser pour faire une cotisation « supplémentaire » au REER ou pour maximiser mon CELI.
Pour vous, que représente la « saison REER »? Cotisez-vous à votre REER toute l’année ou attendez-vous à la dernière minute pour effectuer une cotisation?
Suivez-moi sur :
Abonnez-vous à l’infolettre
Devenez supporteur
Vous pouvez devenir supporteur de Retraite 101 sur BuymeaCoffee … pour le prix d’un café ! ☕ Les abonnés obtiennent plusieurs exclusivités : remerciement sur les réseaux sociaux, accès aux publications exclusives BuymeaCoffee, et plus encore.
Merci aux 38 supportrices et supporteurs. Cliquez-ici pour vous joindre à nous.
Offres exclusives
![]() Des modalités s’appliquent
|
Obtenez jusqu’à 400 $ en prime de bienvenue
|
![]() |
Obtenez un bonus 50 $ après avoir déposé un montant initial de 250 $ (Clé orange : 67978070S1).
|
![]() |
Obtenez un bonus 25 $ après avoir déposé un montant initial de 250 $ (Code Petal : V966185687).
|
Salut,
Je parlais avec un gars dans la trentaine à propos de l’importance des REER au niveau fiscal. Il me disait qu’il préfèrait investir dans les fonds commun car « ça donne un meilleur rendement que les REER ». Il semble que certains pensent encore que le REER est un véhicule d’investissement. 🙂
Merci! Au plaisir!
Bonjour le Jeune retraité,
Moi aussi j’entends souvent cela, mais surtout pour le CELI. J’entends des phrases telle que « C’est tellement pas payant de mettre de l’argent dans un CELI, ça me rapporte même pas 1 % d’intérêts. Je suis aussi bien le dépenser tant qu’à ça… ». J’espère que nos blogs pourront venir en aide à ces personnes et que ceux-ci pourront un jour prendre en main (et améliorer!) leurs finances personnelles …
Merci d’avoir commenté. Au plaisir.
Retraite101
Merci pour cete article très intéressant
Bonjour Cristian,
Merci beaucoup de commenter cet article. Je vous invite à lire mes autres articles.
Au plaisir de discuter avec vous.
R101
JR,
J’entends ça tout le temps « il est a quel taux votre reer vous? »
Je ne sais pas si je dois en rire ou pleurer mais l’ignorance en matiere de finance est terrible… or nous vivons en regime capitaliste…. c’est quand meme paradoxal.
Bonjour FCLR,
Désolé pour le délai de réponse/publication. Bizarrement, ton commentaire avait été classé comme « indésirable ». Il ne l’est plus maintenant 🙂
J’entends souvent cela moi-aussi et je trouve que c’est malheureux. Comme je disais précédemment, j’espère que nos blogs permettront d’aider plusieurs personnes à améliorer leurs connaissances et leurs habitudes en termes de finances personnelles… C’est ça la « paye » de mon blog.
Au plaisir.
R101